Je poussais un profond soupir. J'avais fini ma journée à 17 heure et depuis cette heure là j'étais affalée sur mon lit à fixer mon plafond. Je me sentais un peu déprimée et je ne comprenais pas vraiment pourquoi. J'étais peut-être nostalgique de mon pays d'origine, la France. Ces derniers temps j'y pensais souvent, les souvenirs de mes années dans le G.I.G.N. et la fin de ma brutale et prématurée de ma carrière dans ce groupe d'intervention d'élite me hantaient. Rien que de me remémorais cet instant ma jambe me fit mal.
-Argh! J'en ai marre de me morfondre! criai-je. En plus j'ai même pas de copain sur qui me défouler!
Ne me demandez pas le rapport entre la première et la deuxième phrase, il n'y en a aucun. J'étais juste en train de m'énerver toute seule donc mes paroles étaient mélangées et n'avaient pas vraiment de sens.
Je me levais brusquement du lit, fonçais dans mon armoire pour prendre un short et une brassière de sport. Une fois habillée, je choppais mes clés et sortie dans les ténèbres envoutantes de cette nuit sans lune. Je pris ma voiture parce que je n'avais pas vraiment envie de marcher jusqu'à Mahora. Je rentrais dans l'établissement sans aucun problème, j'avais fait croire au gardien que j'avais oublié des copies dans ma classe.
Je passais devant les différents bâtiments d'études pour arriver sur le stade. Il n'y avait que la nuit que je pouvais faire du sport librement sans personne pour me juger. Je voulais absolument garder secret mon service dans le G.I.G.N. mais c'était assez difficile avec une jambe gauche très amochée... La chirurgie réparatrice avait fait des miracles sur mes blessures mais les cicatrices étaient quand même très voyantes. En même temps quand on se prend des balles de gros calibre dans la jambe généralement ça laisse des traces...
-Arg! Saleté de jambes !
Je commençais à faire des tours de terrain comme une furie, j'enchainais avec des pompes, 6 séries de 20 puis une trentaine d'abdos et enfin je terminais avec de nouveaux tours de stade. Tout ça à un rythme effréné.
Je voulais me vider la tête, oublier ma jambe blessée... Mais justement, elle ne voulait pas que je l'oublie! Elle se manifesta en refusant de bouger une nouvelle fois à la vitesse que je m'étais imposée, ce qui eut pour effet de me faire tomber lourdement au milieu de la piste.
-Merde! Mais c'est pas vrai! criai-je en frappant du poing sur le sol.
J'étais hors de moi même si je savais que c'était totalement inutile de me mettre dans cet état. Il fallait s'y attendre, j'avais trop forcé sur mes jambes et mon corps avait protesté. Je voulus me lever mais mes jambes s'étaient mise en mode pause.
-Pitoyable... soufflai-je en massant ma jambe amochée.
Un bruit de pas rapide attira mon attention, je sortis mon Browning Hi-Power que j'avais rangé dans mon holster d'épaule, puis je le pointais en direction du bruit.
-Décline ton identité, lançai-je sans regarder qui arrivait.
Je parlais comme si j'étais en mission d'intervention. Je n'avais en aucun l'intention de me servir de mon arme, c'était juste pour la forme que je l'avais sorti. J'étais rassurée lorsque je sentais sa fraicheur et son poids dans ma main.